"La paix ne va jamais de soi, il faut la conquérir et la protéger (Gal d'armée de Villiers, chef d'état major des armées).

"Nous augmenterons les moyens de nos armées. Nous mobiliserons 2% du PIB qui serviront à renouveler les avions ravitailleurs, à moderniser les blindés de l’armée de terre, ainsi que la flotte de surface de notre marine nationale." (extrait du programme En Marche).

Rappelons qu'en 1982, les armées pesaient 3% du PIB, part qui allait fortement diminuer (1,44% en 2015) sous l'effet conjugué de l’affaiblissement du bloc soviétique, puis de la professionnalisation de l'armée en 1996, enfin du Livre blanc de 2008 rognant le budget pour le distribuer à d'autres. En parallèle, une coupe claire a été effectuée dans les effectifs: 58000 hommes au cours de l'avant dernier quinquennat, 130 régiments en moins entre 1977 et 2015, avec les conséquences sur l'économie des villes de garnison.

Cette relance, nécessaire, ne représente cependant qu'un aspect de la question.

Premièrement, quid de notre industrie (et des emplois qui vont avec)? Après la fermeture de la Manufacture d'armes de St Etienne en 2001, puis de la cartoucherie Manurhin en 2006, il n'y a plus de maintenance pour le Famas ( le fameux fusil d’assaut "clairon"); il va être remplacé par le HK416 de l'allemand Heckler & Koch...Par ailleurs, nous sommes en passe de perdre le marché de sous-marins polonais au profit là encore d'un allemand,Thyssenkrupp Marine.

Deuxièmement, et c'est là le point le plus important sur lequel rien ne semble arrêté: de quelle armée avons nous besoin au regard de l'évolution des menaces (groupe état islamique et épigones, états-puissances, Cyber-attaques)? Nous sommes passés d'une armée de conscription à une armée de projection dont la grande valeur ne peut compenser la faiblesse en effectifs et l'usure du matériel.

La conception d'un modèle nécessairement nouveau devra s'appuyer sur une politique étrangère et une diplomatie dont le ressort ne sera plus la seule économie.