Ses "Mémoires d'avenir" publiées en 1974 en ont encore un bel ...

Dans quelques,  jours, il y aura 14 ans que M. Michel Jobert nous aura quitté.
Inconnu des jeunes et oublié par bien des plus anciens, c’est pourtant l’un des derniers grands hommes de la Vème République. J’emploie ce terme à dessein, tant il fut brocardé pour sa petite taille. Ministre des Affaires Etrangères de M. Pompidou, il reçut même le sobriquet  de « Rikikissinger » de la part du Canard Enchaîné en raison de ses démêlés avec son homologue étatsunien M. Kissinger, dont il combattait l’ingérence dans les affaires européennes…
Il fut également ministre du commerce extérieur au tout début du septennat de M. Mitterrand, le temps sans doute de s’apercevoir que, comme tant d’autres, il avait été abusé par le candidat, comme quoi l’histoire peut, contrairement à l’adage, « repasser les plats »…
Gaulliste (à l’époque, les termes comme gaulliste ou socialiste avaient un sens), il fonde après l’élection de M. Giscard d’Estaing le Mouvement des démocrates.
J’ai toujours son premier bulletin, « la lettre de Michel Jobert n°1 » d’octobre 1974. Quelques extraits :
-On annonce ou on espère [ ] une « conjoncture» qui n’est jamais au rendez-vous.
-L’attachement à des doctrines économiques [] relève plus de la facilité que du sens de la responsabilité
-Ce sera l’opinion qui va leur imposer (aux ministres, N.D.L.R.) de prendre les mesures nécessaires avant qu’il ne soit beaucoup trop tard
-Refermer l’éventail des revenus
-Veiller à ce que l’effort social ne soit pas une suite de mesures de pur rattrapage, spécialement pour les personnes âgées

Quarante ans plus tard, le personnel (puisque c’est devenu une profession) politique en est toujours au même point. Navrant.