• En promenade ce jour là à DIE (Drôme).

    Ce manifeste marqué au coin du bon sens, aperçu dans une vitrine de la rue de l'Armellerie, n'a rien perdu de sa pertinence... 

     

    16 novembre 2018, J-1


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  • Samedi dernier 14 septembre 2019, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité tenait son assemblée générale annuelle à Vannes. Depuis près de 40 ans (1), cette association nationale et laïque (72562 adhérents à ce jour) à vocation humanitaire a notamment pour objet « de faire reconnaître et de rendre possible l’exercice licite du droit fondamental de choisir librement le moment et la manière de terminer sa vie selon ses conceptions philosophiques et morales ».
    Parmi les nombreux intervenants, j’ai choisi de rapporter quelques-uns des propos de M. TOURAINE (député du Rhône, rapporteur de la mission d’information de l’Assemblée Nationale sur la révision de la loi relative à la bioéthique):
    « En France aujourd’hui seulement une personne sur trois qui devrait être en soins palliatifs y a accès.
     La sédation profonde induit une insuffisance rénale, d’où une intoxication progressive du corps qui aboutit au décès alors qu’aujourd’hui tous les insuffisants rénaux sont traités…
    Les femmes ont conquis de haute lutte en 1975 le droit de disposer de leur corps, ce qui ne veut pas dire que toutes souhaitaient entreprendre une IVG (1,4% des femmes entre 14 et 49 ans (chiffres officiels DREES pour 2017*) mais voulaient avoir le droit de choisir.
    La demande de fin de vie apaisée (euthanasie ou suicide assisté) concerne 2% de nos concitoyens, 96% des français y sont favorables (les 2/3 uniquement en cas de souffrances rares et incurables selon une enquête IPSOS d’avril 2019 pour Lire la politique*).
    De la même façon tous, femmes et hommes, nous devons conquérir le droit de disposer de notre corps, de notre destin dans les derniers jours de notre vie pour en faire la fin digne à laquelle nous sommes tous attachés. »
    En février 2018, 156 députés ont signé une tribune réclamant que l’Assemblée Nationale légifère au cours de l’année 2018 afin « de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin ».
    En commission sur la révision des lois de bioéthique, Mme Buzyn (Ministre des Solidarité et de la Santé) a précisé à Mme Fiat (députée de Meurthe-et-Moselle et auteur d’une proposition de loi relative à l’euthanasie et au suicide assisté pour une fin de vie digne) que la fin de vie n’était pas jointe à cette révision car non concernée par les avancées techniques, ce qui peut s’entendre au point de vue sémantique mais traduit surtout la réticence voire l’opposition de la Ministre sur le fond du projet.
    Dans cette même commission, la Ministre  estimait que la loi Claeys-Leonetti  correspondait « à  95 % des demandes » en fin de vie, « le pourcentage restant correspond aux maladies neurodégénératives telles que la maladie de Charcot ». Hématologue de profession, elle est visiblement passée à côté de la détresse physique et psychique des patients atteints de SLA (2), dont les facultés intellectuelles intactes constatent jour après jour la progression inexorable de la perte de toute motricité volontaire.
    Un an et demi plus tard, la situation n’a  guère évolué, la Ministre se bornant à inviter les Français à rédiger leurs directives anticipées…(3)
    Combien de temps faudra-t-il encore, pour finir sereinement sa vie, se rendre au Luxembourg, aux Pays-Bas, ou en Belgique  comme l’a fait Anne BERT en octobre 2017 après avoir achevé la rédaction de son lumineux récit « Le tout dernier  été »(4) ?

    *NDLR

    (1)Déclaration d’association publiée au Journal Officiel du 6 mai 1980
    (2)Sclérose  Latérale  Amyotrophique ou maladie de Charcot , environ 6000 patients, 1200 décès par an, 3 nouveaux cas par jour
    ‘3) qui permet en cas de maladie grave ou d’accident de faire connaître vos souhaits sur votre fin de vie ( modèle :https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R44952
    (4) chez Fayard


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