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Forêt de Tronçais, merrains et forges
Industrie ou artisanat, de la belle ouvrage
A force de passer par ma « chère » (merci APRR*) A71 devant le panneau « Forêt de Tronçais » du côté de Montluçon, je m’y suis arrêté pour une courte retraite afin de voir de plus près d’où viennent les plus belles douelles de barrique dont on m’avait chanté les louanges dans une précédente vie angevine (et pas seulement dans les « descentes de cave »…).
J’ai posé mon sac dans une chambre d’hôtes de Saint Bonnet de Tronçais, qui propose également une table d’hôtes où la dame des lieux mitonne une excellente cuisine de sa Picardie natale.
Pendant qu’elle s’affairait aux fourneaux, son mari, délaissant sa peinture à l’huile –qu’il pratique avec un certain talent- commençait à me parler de la forêt, de son village (730 habitants), de leur histoire et bien sûr de la tonnellerie. Ce faisant, il m’invita à aller à Cérilly, village de 1300 âmes à quelques kilomètres, voir un entrepôt de merrains, terme inconnu pour moi, et me parla du vieux métier de merrandier que je vous laisse découvrir en tapant sur le lien (Vidéo réalisée par Michel Lebon et la Sté Camille Gauthier).Les merrains à Cérilly
Plus avant dans la soirée, il me prêta un ouvrage sur les fonderies qui fut mon livre de chevet pendant ce bref séjour d’hiver, et que je vais tenter de résumer.
La proximité des minerais du Berry, exploités depuis l'Antiquité, et celle de la forêt pour le combustible incitaient à la création de forges, mais les faibles cours d'eau ne pouvaient fournir la force motrice nécessaire. Le défi fut relevé par M. Nicolas Rambourg: le monde est petit, il quitta pour ce faire la direction de la fonderie d'Indret (fabrication de canons) qui ne se trouve qu'à quelques minutes de vol de mon perchoir nantais!
Il acquiert en 1788 une concession, crée des étangs en barrant les cours d'eau pour faire fonctionner des roues hydrauliques et démarre dès l'année suivante son premier fourneau. Une noria de huit cents mulets transporte minerai et charbon de bois à travers la forêt, et l'entreprise est un succès, plus de cinq cents ouvriers travailleront et vivront sur les sites autour de Saint Bonnet. Pressentant l'avenir du charbon minéral, M. Rambourg achètera la concession de Commentry. Le remplacement du bois par la houille amorcera le déclin des forges après 1860, l'activité se tournera alors vers la tréfilerie ( dont les câbles d'acier de la Tour Eiffel et ...les barbelés qui garniront les lignes de tranchée de la Grande Guerre) avant de s'arrêter définitivement dans les années 30.
Les ruines des fonderies et la guérite du "Maître de l'eau qui régulait l'alimentation des roues hydrauliques
*Concession des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône P.S. Merci à n@t pour son aide technique
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Commentaires
Bravo Jean Pierre pour ce bel article... Finalement, tu as réussi avec brio pour le lien !
Belle soirée, @ bientôt. N@t